HANS SEGERS

Autour du projet « Trois fenêtres sur un espace vide » 
Laetitia Talbot, Espace pour l'art


En 2013 dans la galerie de la maison d’édition “Analogues“, établie à Arles, on pouvait voir le travail de Hans Segers, dans le cadre de trois expositions successives, dont le titre générique était « Trois Paysages pour Analogues ». 
 
 Il était, bien évidemment, possible d’entrer dans l’espace de la galerie afin de voir au plus près les peintures exposées, réalisées in situ, mais il était au moins aussi intéressant, à mon avis, de les regarder à partir de la rue, par la vitrine, pour observer comment ces peintures  semblaient faire advenir la construction dans l’espace d’une image constituée de plusieurs mises en relation à partir de différents points de vue pour ne découler en définitive que d’un seul ; autrement dit on assistait à la fusion dans une seule image frontale des différentes images peintes.
 
 J’ai alors pensé qu’il serait intéressant d’utiliser un support, la partie en verre de la galerie, sa vitrine, par laquelle les passants regardent habituellement pour voir ce qui est présenté à l’intérieur de son espace et d’inverser ainsi le procédé de la constitution des images propre à cet artiste, telles que je les avais vues se former lors de l’exposition chez Analogues.
 
 La proposition faite à Hans Segers, par “Asphodèle“, sera donc de réaliser trois propositions - en septembre et novembre 2015 puis en février 2016 - sur la vitrine elle-même. Pendant ces périodes, la galerie restera vide, un vide que l’artiste prendra en compte, qu’il inclura dans sa perception et sa réalisation. 
 
 Ici, au 5 rue Réattu, pour la galerie espace pour l’art, Hans Segers réalisera donc trois fenêtres différentes ainsi intitulées :
 
 -Trois verres églomisés ou verres peints
 -Trois vues
 -Trois regards sur une image projetée sur un espace vide.
 
 Entre le travail effectué par l’artiste chez Analogues et celui qu’il effectuera à l’“Espace pour l’art“, il ne s’agit pas d’une exposition en deux temps et sur deux lieux mais plutôt d’échos, de résonances et de ricochets. D’ailleurs, citant Georges Didi Huberman, Karen Tanguy dans "Semaine 45-13" Revue Hebdomadaire d'art contemporain, paru en novembre 2013 à l’occasion des expositions « Trois paysages » pour Analogues, estime qu’ils étaient avant tout « une surface de rencontres et de dispositions passagères » *
 
 * Georges Didi-Huberman, Atlas ou le gai savoir inquiet. L’œil de l’histoire, 3, Paris : Les Editions de Minuit, 2011, p 18.
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Laetitia Talbot

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